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Berezech
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MessageSujet: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitimeMer 20 Juin - 14:08

Dès lors, l'engagement à réduire l'inflation est crédible puisqu'il n'est plus possible d'obtenir une réduction du chômage par des politiques inflationnistes : en changes fixes l'inflation annule les effets positifs de la relance par dégradation de la balance commerciale. La contrainte extérieure est si forte que l’on doit éviter à tout prix les relances inflationnistes.
Remarque : la crédibilité n'est parfaite que si l'union monétaire est parfaite. La monnaie unique est mieux que des parités irrévocables, qui sont plus souhaitables qu’un système du type SME
P2 : Gains directs liés à l’élimination des coûts de transaction : le coût de conversion d'une monnaie en une autre correspond à la rémunération des intermédiaires financiers (banques) qui stockent les monnaies pour les vendre. Selon la Commission européenne, ce coût représenterait 1/4 à ½ % du PIB européen
P3 : Gains indirects : moins de comportements de discrimination des prix : Un consommateur français qui veut acheter sa voiture en Belgique, où elles sont moins chères, ne le fera pas nécessairement parce que en plus des commissions de change, il y a un certain nombre de formalités administratives à effectuer et de taxes à payer. Dès lors, le producteur français peut lui vendre la voiture plus chère. Il y a perte de bien-être pour le consommateur.
Si ces coûts supplémentaires disparaissent avec l'adoption d'une monnaie commune, le consommateur est gagnant.
 Relativiser l’argument : concerne les frontaliers et les importateurs
P7 : Sélection adverse à la Stiglitz et Weiss . Ce phénomène provient de l’asymétrie d’information existant dans la relation entre les prêteurs et les emprunteurs. Les emprunteurs peuvent cacher de l’information aux prêteurs. Du coup, les prêteurs sont dans l’impossibilité de différencier ex ante (avant l’accord du prêt) les emprunteurs en fonction de la qualité de leurs projets (en termes de rapport risque-rendement). C’est pourquoi les banques ne peuvent imposer un taux d’intérêt différent aux différentes sortes d’emprunteurs. Elles fonctionnent par catégorie, par type d’emprunteur. A l’intérieur d’une catégorie de risque identifiée par la banque, il y a en fait des emprunteurs moins risqués que d’autres et qui pourtant vont se voir demander un taux d’intérêt tout aussi élevé : ils payent donc le crédit aussi cher alors qu’ils ont une probabilité plus forte de rembourser.
Ils peuvent alors préférer s’autofinancer plutôt que de demander un crédit dont le coût leur semble trop élevé.
 Les ‘bons’ emprunteurs ont donc tendance à sortir du marché du crédit, on dit qu’il y a sélection adverse (ou « anti-sélection »).
 On peut montrer (cf. encadré, pour ceux que cela intéresse) que ce phénomène provoque aussi le phénomène suivant : lorsque les taux d’intérêt s’élèvent, les emprunteurs les moins risqués tendent à renoncer à emprunter tandis que les emprunteurs les plus risqués continuent à emprunter. Le niveau moyen de risque des emprunteurs s’accroît donc.

(LECTURE FACULTATIVE Smile
Une démonstration de l’existence de la « sélection adverse »
Soit des entreprises souhaitant emprunter auprès de leur banquier pour financer des projets d’investissement. Elles disposent d’un capital de départ C et veulent emprunter une somme L. Le taux d’intérêt est r1.
Supposons que le revenu des projets puisse se représenter de la façon suivante :
- Le revenu est R’ – x lorsque le projet est un échec. Ceci arrive avec une probabilité ½ ;
- Le revenu est R’ + x lorsque le projet est un succès (avec une probabilité ½).
L’espérance de revenu (le revenu obtenu ‘en moyenne’) de ces projets est R’ et l’écart-type (le ‘risque’ du projet) est x.
Selon cette hypothèse sur la distribution des revenus des projets d’investissement, le risque est indépendant du rendement. On dit que l’« augmentation du risque préserve la moyenne ».
Supposons que l’emprunteur ne peut pas rembourser dans le cas où le projet rapporte son plus faible revenu : R’ – x + C < (1+rl)L
Dans ce cas l’espérance de profit des emprunteurs E s’écrit :
(Espérance de revenu du projet – espérance de remboursement) soit :
E = R’ – [½ (1+rl) L + ½  (R’ – x +C)]
E = ½  R’– ½(1+rl) L + ½  x – ½C
et l’on voit qu’elle est une fonction croissante de x. Donc, lorsque le taux d’intérêt du crédit rl augmente, seuls les emprunteurs les plus risqués (x élevé) continuent à avoir une espérance de profit positive. On appelle ce phénomène la malédiction du joueur : un joueur a tendance à prendre d’autant plus de risques qu’il est endetté.

L’aléa moral est un autre phénomène qui joue dans le même sens. Cette fois-ci, il provient du fait que l’asymétrie d’information existe aussi ex post, c’est à dire une fois que le crédit a été accordé. Les emprunteurs peuvent dissimuler leurs actions aux prêteurs et donc être amenés à prendre des risques qui réduisent leur probabilité de remboursement. Ce sera notamment le cas lorsque le taux du crédit s’accroît : il est plus dur de rembourser donc on prend plus de risque par ce que de toutes façons, en cas d’échec, on sait qu’on ne remboursera pas.

C3 : différentiels de croissance : Les pays moins riches mais ayant une forte croissance parce qu'il sont en phase de rattrapage (Irlande, Espagne, etc…) peuvent subir une dégradation très forte de leurs soldes commerciaux : impossibilité d'utiliser l'instrument du change pour rétablir l'équilibre

C5 : L’incertitude sur les prix liée à l’incertitude sur le change peut conduire à une augmentation du profit moyen pour les firmes et du surplus moyen pour les consommateurs Cet argument peut être compris en observant les schémas suivants :
INSERER Figure 1 : Profits d’une firme en cas de certitude et d’incertitude sur les prix (source De Grauwe, p. 67)
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MessageSujet: Re: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitimeMer 20 Juin - 14:09

Pour comprendre les résultats du tableau III.2.1., il faut d’abord bien se rappeler la différence entre le régime de changes fixes et flexibles : en régime de changes flexibles, la balance des paiements s’équilibre par des variations du taux de change réel et non pas par les variations des réserves officielles de change. En conséquence, la masse monétaire est contrôlée par les autorités monétaires. A l’inverse, en régime de changes fixes, la balance des paiements s’équilibre par la variation des réserves officielles en devises, ce qui implique que la masse monétaire nationale échappe au contrôle des autorités monétaires nationales.
D’autre part, il faut comprendre ce que la mobilité des capitaux plus ou moins grande signifie et implique : la mobilité des capitaux est la sensibilité des mouvements de capitaux aux écarts de rendements entre les places financières. Dans le cadre abstrait dans lequel nous réfléchissons, il s’agit de mesurer l’impact d’un accroissement de l’écart entre le rendement des investissements financiers dans l’économie nationale (qui est le taux d’intérêt i) et le rendement dans le « reste du monde », qui est i*. Lorsque les placements à l’étranger deviennent plus rentables, les capitaux vont se placer de préférence à l’étranger. Si ce mouvement de délocalisation de l’épargne est faible, on dira que la mobilité des capitaux est faible. A l’inverse, s’il est fort on dira que la mobilité des capitaux est forte. On pourra même envisager des cas de mobilité parfaite où les capitaux bougent tant qu’il subsiste un écart même infime entre les deux rendements. Dans ce cas, les investisseurs obligent les rendements à s’égaliser et l’on a toujours i=i*.
Etudions maintenant l’efficacité des relances de la demande globale dans les différents cas possibles :
- Relance monétaire : les autorités accroissent la masse monétaire de manière à faire baisser le taux d’intérêt pour relancer la demande
- Changes flexibles. La baisse des taux d’intérêt relance l’investissement et accroît donc le PIB. Par ailleurs, en changes flexibles, les sorties de capitaux conduisent à une dépréciation de la monnaie. Plus les capitaux sont mobiles et plus cette dépréciation est forte. Cette dépréciation accroît la compétitivité des produits nationaux et permet de créer des excédents courants qui vont à leur tour avoir un effet positif sur le PIB et l’emploi. La politique monétaire est donc efficace voire très efficace.
- Changes fixes. Cette fois, les sorties de capitaux entraînent une réduction des réserves de change et donc de la masse monétaire. Cette réduction est d’autant plus forte que les capitaux sont mobiles. Les autorités monétaires auront d’autant plus de mal à faire baisser le taux d’intérêt national. La politique monétaire est donc peu efficace à inefficace.
- Relance budgétaire : les autorités accroissent le déficit public pour relancer la consommation.
- Changes flexibles. La hausse du PIB fait monter le taux d’intérêt à cause des besoins en liquidités qui sont liés au motif de transaction. Cette hausse du taux d’intérêt national attire des capitaux étrangers, ce qui conduit, en régime de changes flexibles, à une appréciation de la monnaie nationale. Cette appréciation creuse le déficit courant (ou réduit l’excédent) et a donc un effet négatif sur le PIB. Plus les capitaux sont mobiles et plus cet effet se fait sentir. La politique budgétaire est donc peu efficace à inefficace en régime de changes flexibles.
- Changes fixes : la hausse du PIB fait monter le taux d’intérêt. Les entrées de capitaux accroissent la masse monétaire et viennent donc limiter la hausse de taux d’intérêt initiale, d’autant plus fortement que les capitaux sont mobiles. La politique budgétaire est donc efficace à très efficace en régime de changes fixes.

On peut maintenant appliquer ce modèle à l’analyse du Policy mix dans l’UEM.


Réflexions sur le Policy Mix de la zone Euro
L’Union Economique et Monétaire (UEM) est un espace financièrement intégré : la mobilité des capitaux y est quasi-parfaite, de sorte que la formation des taux d’intérêt nationaux échappe au contrôle des autorités monétaires nationales : tout différentiel de taux d’intérêt entre pays de la zone tend à s’annuler parce qu’il déclenche immédiatement des mouvements de capitaux qui font baisser les taux d’intérêt les plus élevés et monter les taux les plus faibles.
L’UEM se caractérise comme un espace financier intégré dont le régime de change est un régime de change fixe :
 pour un petit pays incapable d’influencer la détermination des taux d’intérêt de la zone, la politique monétaire est totalement inefficace car il est impossible de baisser le taux d’intérêt en dessous du taux d’intérêt de la zone : la masse monétaire du pays représente une part trop faible de la masse monétaire totale pour que ses variations aient un impact sur le taux d’intérêt. La politique budgétaire est par contre pleinement efficace parce qu’elle n’est pas freinée par l’effet d’éviction par les taux d’intérêt.

En ce qui concerne l’efficacité de la politique monétaire, ceci fait apparaître deux choses :
- pour les pays de petite taille, il aurait été vain de vouloir conserver l’autonomie de sa politique monétaire alors qu’elle est déjà mise en cause par la libéralisation des mouvements de capitaux ;
- un pays de plus grande taille, tel l’Allemagne réunifiée peut conserver une réelle autonomie de sa politique monétaire car sa masse monétaire représente une part non négligeable de la masse totale (ceci sera de moins en moins vrai avec l’élargissement). Contrairement à ce que l’on entend souvent dans les médias, il apparaît que l’Allemagne a consenti un sacrifice important puisqu’elle a accepté de déléguer sa politique monétaire à une institution européenne.
Les pays de « petite » taille avaient donc intérêt à l’adoption d’une monnaie commune pour réduire ce leadership allemand sur la politique monétaire.
La politique monétaire ne peut pas être utilisée par les petits pays d’une union économique et monétaire pour faire face aux chocs asymétriques. En Europe, c’était déjà le cas avant l’Euro. C’est encore plus vrai, évidemment, maintenant.

En ce qui concerne l’efficacité de la politique budgétaire, on voit qu’elle est maximale pour les petits pays, du fait de l’absence d’effet d’éviction par le taux d’intérêt. Cependant l’effet d’éviction peut être présent si le pays est de taille plus importante, ou si les investisseurs internationaux considèrent que les débiteurs de la zone sont solidaires en cas d’insolvabilité, où encore si plusieurs pays relançaient en même temps.

Effet d’éviction : kan déficit budgétaire par l’emprunt, l’augm de la demande sur le marché des fonds prêtables entraîne une hausse des taux d’intérêt qui réduit l’investissement.

L’analyse en changes flexibles permet de comprendre ce qui se passe dans le cas de politiques conjoncturelles entreprises à l’échelle européenne plutôt qu’à l’échelle d’un des pays de la zone, c’est à dire lorsque se produisent des chocs symétriques. En effet, l’UEM est un régime de changes fixes, mais la zone Euro est en situation de changes flexibles vis-à-vis du reste du monde. Dans ce contexte, les relances monétaires décidées par la banque centrale ont un effet maximal grâce à la dépréciation de l’Euro qui doit en résulter. Par contre, les relances budgétaires entreprises dans plusieurs pays de la zone en même temps déclenchent une remontée des taux d’intérêt qui fait entrer des capitaux et entraîne donc une appréciation de l’Euro.

 Il y a alors un phénomène d’éviction par le change qui atténue l’effet initial de la relance, si la balance commerciale se dégrade.

Se pose alors la question : si la politique monétaire est si efficace pour traiter les chocs symétriques, pourquoi la BCE est-elle aussi peut accommodante quand le besoin s’en fait sentir ? Réponse section 1.1.3.
1.1.3 L’apport de la théorie des jeux
Lorsque les banques centrales sont indépendantes, il peut se poser un problème de coordination entre la politique budgétaire et la politique monétaire :
la BC se focalise sur l’objectif de limitation de l’inflation et se refuse à relâcher la pression sur les taux d’intérêt tant que le gouvernement ne fait pas d’effort significatif pour limiter les déficits budgétaires ;
 le gouvernement qui, lui, se focalise plutôt sur l’objectif de lutte contre le chômage est alors plutôt tenté de perpétuer les déficits budgétaires. Si l’on considère le cas de la France avant la création de la BCE, il y avait une banque centrale qui était restrictive, à la fois pour lutter contre l’inflation et pour éviter la dépréciation du Franc (nécessité de maintenir les parités du SME). Il était alors impossible de sortir de cette situation de jeu de la « poule mouillée ».

Tableau 1 : Le jeu de la « poule mouillée »
Gouvernement
Banque centrale Déficit budgétaire important Limitation du déficit
Politique monétaire restrictive (10* ;10*) (15 ;5)
Politique monétaire accommodante (5 ;15) (20* ;20*)

Les paiements sont obtenus en supposant que la banque centrale et le gouvernement ont des fonctions-objectif qui pondèrent l’objectif de stabilité monétaire et l’objectif de taux de chômage faible. La BC pondère plus fortement le premier objectif tandis que le gouvernement pondère plus fortement le second objectif.
Il y a deux équilibres de Nash et l’on peut être bloqué dans la situation qui donne les paiements les plus faibles. C’est ce qui s’est produit en France jusqu’en 1997 : la politique monétaire bride la croissance, ce qui diminue les rentrées fiscales et tend donc à maintenir le déficit budgétaire à un niveau élevé (stabilisateurs automatiques). On ne parvient pas à sortir de ce cercle vicieux.
Lorsque la politique monétaire de la zone est confiée à une banque centrale unique, le problème de coordination entre politiques budgétaires et politique monétaire continue à se poser, mais il y a un problème de coordination supplémentaire : il peut non seulement y avoir conflit d’intérêt entre la BC et les décisions budgétaires nationales mais encore conflit d’intérêt entre les différents gouvernements : certains peuvent avoir besoin d’être relancés alors que d’autres ont plutôt besoin d’être freinés.
Comment coordonner tous ces intérêts contradictoires ?
Ce problème supplémentaire ne se pose que si il y a des décalages conjoncturels entre les pays de la zone, ou des chocs asymétriques. Ce problème de coordination peut conduire à des situations sous-optimales lorsque les pays suivent des stratégies non coopératives : un pays effectue une relance budgétaire tandis qu’un autre cherche à freiner son économie pour limiter l’inflation. Le déficit budgétaire requis pour atteindre le niveau d’emploi souhaité par le pays qui relance sera plus important parce qu’il risque d’être victime d’un freinage dû au ralentissement des importations provenant du second pays.
 Il y a alors un risque très clair de surenchère des déficits publics d’un côté, et de trop forte augmentation du chômage de l’autre. Une solution coopérative aurait consistée à transférer une partie des excédents budgétaires du second pays vers le premier.
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MessageSujet: Re: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitimeMer 20 Juin - 14:11

 Ceci se produit si les marchés financiers ne sont pas efficients et ne sont donc pas capables de faire la différence entre la solvabilité des pays qui accroissent leur dette publique et celle des pays qui ont une politique budgétaire plus rigoureuse. Dans ce cas, ils réclament des taux d’intérêt plus élevés dans toute la zone Euro.
A cette première limite à l’utilisation possible de la politique budgétaire, il faut en ajouter une autre : un pays qui fait du déficit doit nécessairement finir par faire des excédents pour pouvoir stabiliser sa dette. C’est le problème de soutenabilité des dettes publiques. La politique budgétaire ne peut donc être utilisée que de manière transitoire.
La solution du fédéralisme budgétaire, préconisée dès le rapport Mac Dougall de 1977, semble alors nettement plus souhaitable.
 En effet, supposons qu’il existe un véritable budget fédéral : les impôts collectés par les pays sont centralisés puis redistribués sous forme de prestations sociales dans les pays de la zone, en fonction des besoins du moment. Alors, le pays qui se trouve en situation de récession (alors que les autres vont bien) bénéficie automatiquement de transferts de revenus issus des autres pays : il collecte moins d’impôt et bénéficie de plus de prestations (chômage, etc…) tandis que c’est l’inverse pour les pays qui vont bien. Cette solution permet aux pays en difficultés d’éviter d’accumuler une dette qu’ils sauraient rembourser qu’en menant ultérieurement des politiques freinant la croissance. Elle permet aussi d’éviter les externalités négatives de taux d’intérêt.

1.2.3 Le problème de la coordination entre politique monétaire et politique budgétaire
Le « jeu de la poule mouillée » présenté plus haut s’est déjà produit en Europe il y a peu de temps : après la récession de 1993, la reprise a été très vite bloquée par une remontée des taux d’intérêt par les différentes BC européennes. Récemment encore la BCE a remonté ses taux directeurs dans un contexte de reprise récente de la croissance, parce qu’elle trouvait que la discipline budgétaire de certains pays n’était pas suffisante : par exemple, en France au moment du débat sur l’utilisation de la « cagnotte » fiscale au printemps 2000, il y a eut des pressions de la part de la BCE pour qu’elle soit utilisée pour résorber le déficit plutôt que pour baisser les impôts. Cependant, le conflit se résout assez bien parce que la croissance est suffisamment forte pour qu’il y ait à la fois résorption rapide des déficits et politique budgétaire « généreuse ».
Ceci amène à s’interroger sur les arrangements institutionnels qui ont été adoptés pour tenter de résoudre ce problème de coordination. Puisqu’il semblait impossible de coordonner les politiques budgétaires et la politique monétaire de façon à ce qu’elles atteignent le bon niveau dans chaque pays, il a été décidé de limiter les marges de manœuvre de la politique budgétaire en fixant à 3% du PIB le maximum du déficit budgétaire autorisé dans chaque pays. Ce pacte a été adopté lors du traité de l’union (dit aussi traité de Maastricht) en 1992, puis renouvelé dans le « pacte de stabilité et de croissance » signé à Amsterdam en juin 1997. Il devait permettre d’instituer une sorte de « coordination par défaut » : la BCE aurait dû être rassurée sur le comportement des états qui s’engageaient à le respecter ; ce faisant, elle aurait mis en œuvre une politique monétaire plus accommodante ; cette politique aurait favorisé la croissance et donnée en retour des rentrées fiscales permettant de satisfaire le critère de déficit budgétaire.
Le pacte de stabilité semble effectivement avoir permis à la politique monétaire d’être plus accommodante de début 1995 à la mi-1997 et entre le second semestre 1998 et la fin 1999. Dans ces deux périodes où il y a eu baisse des taux courts, les BC puis la BCE semblent avoir tenu compte de l’affaiblissement de la croissance qui s’était manifesté fin 1994 à cause du krach obligataire, et début 1998 à la suite de la crise asiatique.
Pour le voir : Reprendre les graphiques de l’introduction et observer l’évolution du policy-mix aux USA et en Europe.

Si l’on observe les taux d’intérêt réels (et non pas les taux nominaux), on voit que le jeu de la poule mouillée n’a véritablement cessé en Europe que depuis le début de 1996 : cela semble avoir été efficace puisque la reprise a eu lieu en Europe à peine un an plus tard. Néanmoins, on voit que la politique monétaire de la BCE est restée nettement plus restrictive que celle que celle de la Fed jusqu’à la fin 2004, alors même que la croissance était nettement plus forte aux Etats-Unis.
Voir les tableaux 1, 3 et 4 issus de Fitoussi et alii 2005
(Diapositives n° 38, 39, 40)


Ce relatif échec a plusieurs explications possibles :
- il y a une ambiguïté sur ce qui fait réagir la BCE : en théorie c’est l’inflation, qui ne doit pas dépasser 2%, mais elle réagit aussi aux déficits budgétaires qui restent encore nettement plus élevés qu’aux Etats-Unis. L’objectif d’une inflation à 2% est lui-même très problématique : outre l’arbitraire du choix du seuil, on sait que l’inflation est un indicateur retardé qu’il convient de suivre avec prudence. Par exemple, au T4 2000, l’inflation de la zone Euro est relativement importante (légèrement supérieure à 2%) ce qui a conduit la BCE à menacer de hausses de taux alors qu’il y avait eu un ralentissement de la croissance au printemps 2000. Or cette inflation mesurée n’intègre pas encore les effets bénéfiques de la décrue du prix du pétrole et de la remontée du cours de l’Euro.
- la BCE, a en tête un NAIRU d’au moins 8,5% : elle considère donc que les baisses rapides du chômage actuel sont susceptibles de générer des tensions inflationistes. Aux Etats-Unis, la Fed a une vision beaucoup plus pragmatique du chômage d’équilibre.
- il s’agit d’un accord « de second rang », car on peut aisément montrer qu’une situation de coordination directe où les pays et la BCE choisiraient conjointement les niveaux de déficit et le niveau des taux d’intérêt donnerait toujours de meilleurs résultats.
1.2.4 Les marges de manœuvre
Il y a un relatif consensus sur la fait que le policy-mix européen idéal devrait combiner une politique monétaire active et une politique budgétaire relativement neutre, ou en tous cas cherchant à dégager des excédents. Or certaines voix se sont élevées contre cette assignation falacieuse en soulignant les points suivants :

les 2/3 des échanges commerciaux des pays européens ont lieu à l’intérieur de la zone. En conséquence, dans le cas une politique budgétaire expansive serait décidée par un nombre assez grand de pays, l’effet d’éviction dû à l’appréciation du taux de change pourrait être assez limité parce que la balance commerciale de la zone ne se dégraderait pas trop.
D’autre part, si cette relance a lieu dans un nombre assez grand de pays, les déficits budgétaires sont moins importants puisque chaque pays bénéficie de la relance des autres. Dès lors, les hausses de taux d’intérêt exigées par les investisseurs internationaux pourraient être assez limitées.

Les réactions des investisseurs internationaux à la dégradation des comptes publics pourrait aussi faire monter les taux d’intérêt tout en faisant baisser l’Euro, si elle était interprêtée comme un retour injsutifié du laxisme budgétaire. Néanmoins, dans le cas où la politique monétaire de la BCE se refuserait à être accommodante, et si les investisseurs internationaux jugeaient que le principal problème de la zone est son déficit de croissance, alors la relance budgétaire pourrait se faire avec des effets d’éviction relativement limités et être tout à fait justifiée.
2- La création d’un véritable budget fédéral n’est peut-être pas totalement une utopie. Il existe de nombreux exemples d’Etat dont la structure politique est fédérale et donc la politique budgétaire est différenciée entre les Etats (USA, Canada, Allemagne). Ce serait un bon moyen de compenser le fait que les conditions d’existence d’une ZMO ne sont pas réalisées sur le marché du travail.
Comment ce fédéralisme national fonctionne-t-il?
On peut répondre en donnant l’analyse de P. de Grauwe [1997, p. 17-18]: “Une redistribution implicite inter-régionale survient car une grande partie du budget de la nation est centralisée. En effet, quand l’output décline dans une région, les revenus des taxes au niveau fédéral suivent le mouvement. Au même moment, le système de sécurité sociale (qui est souvent centralisé) augmentera les transferts vers cette région (par exemple par le biais des indemnités de chômage). Le résultat net total est l’existence d’un effet redistributif automatique du budget central en faveur des régions en déclin. Dans certains états fédéraux, des mécanismes explicites de redistribution sont aussi prévus. L’exemple le plus connu est sans doute celui du “Finanzausgleich” entre les landers allemands.”
Le meilleur moyen de parvenir à une vrai forme de fédéralisme budgétaire au sein de l’UEM serait donc d’accroître la taille du budget fédéral plutôt que de procéder à des négociations au coup par coup pour déterminer dans chaque cas le montant des redistributions accordées par les pays. Malheureusement, le récent sommet de Nice semble plutôt avoir entériné la règle de limitation de la contribution des pays au budget fédéral à son niveau actuel très faible (1,27% du PIB national).
En fait, cette solution n’est pas très bien vue par les économistes d’obédience libérale qui considèrent qu’elle peut conduire à un “problème du Mezzogiorno” : les transferts budgétaires bénéficieraient toujours aux mêmes pays car ils leurs permettent de maintenir leur niveau de vie sans chercher à se restructurer de manière à produire plus efficacement. C’est pourquoi on a pu constater que les transferts vers la Wallonie en Belgique ou vers le Mezzogiorno en Italie vont toujours dans le même sens. Pour que le fédéralisme budgétaire évite ce travers, il faudrait donc que les transferts n’aient lieu que dans le cas de chocs négatifs de demande…
3- Le critère des 3% est un bon moyen de rassurer les investisseurs et de permettre à la BCE d’être un peu plus souple dans sa politique monétaire. Mais il peut très bien être dépassé sans que cela ne remette en cause de manière irréversible l’efficacité des politiques budgétaires : les investisseurs internationaux ne vont pas nécessairement sanctionner l’Europe parce qu’un de ces pays choisi de faire un peu plus de déficit plutôt que de s’enfoncer dans le marasme…


MWHAHAHAHAHAHAHHAHHAHAHA
Very Happy

je sais pas vous mais moi après avoir lu tout ça je me sens pas plus intelligent qu'avant.
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Fozer
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MessageSujet: Re: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitimeMer 20 Juin - 14:14

bon j'ai lu un p'tit peu, je lirai la suite plus tard hein Rolling Eyes
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AzaR
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MessageSujet: Re: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitimeJeu 21 Juin - 3:33

craiz t'attends même pas a se que j'essaie
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Nemesis
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MessageSujet: Re: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitimeJeu 21 Juin - 3:43

Moi je me sens pas moins intelligent de pas l'avoir lu Very Happy
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MessageSujet: Re: Qu'en pensez vous ?   Qu'en pensez vous ? Icon_minitime

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